Caroline :


Delphine :

Gwendoulash :

Et Sandrine :

Au fil des saisons
Ce fut un automne
Bien monotone...
Avec la rentrée,
Chacun partit travailler :
Ceux qui traçaient des chemins
Séparèrent quelques lapins
Ceux qui transportaient le pétrole
Massacrèrent quelques soles
Ceux qui faisaient pousser les blés
Tuèrent leurs champs à coups d'engrais
Et ceux qui devaient les protéger ?
Ils croulaient sous les papiers.
Mais un beau soir,
La Terre dit : j'en ai marre !
Marre de vos histoire !
Je vais penser un peu à moi...
Ce fut un hiver
Tout de travers...
La Terre se fit un édredon
Et il neigea dans les maisons
Les arbres oublièrent la saison
En gardant tous leur toison
Le soleil fut bougon
Restant loin à l'horizon
La pluie à foison
Prit des airs de mousson
La rivière promena ses poissons
Jusque dans les salons
C'est là que les gens s'inquiétèrent...
Même les plus tête en l'air
Tous en choeur ils déclarèrent :
Mais c'est la fin des haricots !
Et les enfants,
Qui sont gourmands
Et qui connaissent le sens des mots :
Mais c'est la fin des abricots
Des fraises, des pommes, du cassis
Des myrtilles et des cerises
Et peut-être même du chocolat !
On ne pouvait pas
Laisser faire ça.
Ce fut un printemps
Très fatigant !
Il fallut replanter,
Arroser,
Patienter.
Il fallut nettoyer,
Épurer,
Patienter.
Il fallut économiser
Mesurer,
Patienter.
Il fallut laisser souffler
Aérer,
Patienter.
Mais un beau jour arriva l'été.
Ce fut un été
Plein de goûters.
Avec un peu de bonne volonté
La nature était sauvée...
... pour cette année !
Car bientôt
De nouveau
Viendra l'automne...
Mais quel automne ?
Un qui détonne ?
Un qui claironne ?
Un qui frissonne ?
Qui tourbillonne ?
Qui papillonne ?
Qui s'époumone ?
Ou bien alors,
Un bel automne,
En rouge et or ?
Un tendre automne de tartes aux pommes ?
Un peu d'été supplémentaire
Comme un second dessert ?
On l'espère...
C'est dans un hôpital
Tout noir,
Dans une chambre,
Toute blanche
Dans des chaussettes
Violettes
Que vit Mlle C.
Depuis de longues, longues années
Ses idées sont dérangées,
Ses rêves vont de travers,
Ses pensées souvent s'envolent :
Mlle C. est un peu folle.
Une fracture orthographique est apparue dans la société. Elle rappelle le fossé, au XIXe siècle, entre ceux qui connaissaient le latin et les autres. C'était une discipline de "luxe", qui avait une fonction de discrimination sociale. Au concours d'entrée des grandes écoles scientifiques comme Polytechnique, il y avait une version latine dont le seul rôle était de contrôler l'origine sociale des postulants, ou au moins leur volonté d'adaptation aux règles de la société bourgeoise. L'orthographe est, de la même façon, en train de devenir une pratique d'élite, et du même coup un handicap social pour ceux qui ne la maîtrisent pas et ne pourront plus accéder à un certain nombre d'emplois.
Depuis quelques années, on parle beaucoup d'un retour des fondamentaux à l'école. Mais s'il fallait réellement enseigner à tous l'orthographe actuelle, cela aurait un coût énorme, en efforts et en temps. Si l'on voulait vraiment revenir au niveau des années 1920-1950, il faudrait que les élèves y passent au moins une heure par jour pendant la majeure partie de leur scolarité. On serait alors obligé de renoncer à des enseignements modernes qui sont d'une importance majeure. Ce serait un non-sens.
Et merci à Hélène pour l'info ! ( Non pas toi Hélène, l'autre Hélène :-)
Dans cet art d’être heureux, auquel je pense, je mettrais aussi d’utiles conseils sur le bon usage du mauvais temps. Au moment où j’écris, la pluie tombe; les tuiles sonnent; mille petites rigoles bavardent ; l’air est lavé et comme filtré ; les nuées ressemblent à des haillons magnifiques. Il faut apprendre à saisir ces beautés-là. Mais, dit l’un, la pluie gâte les moissons. Et l’autre : la boue salit tout. Et un troisième : il est si bon de s’asseoir dans l’herbe. C’est entendu; on le sait; vos plaintes n’y retranchent rien, et je reçois une pluie de plaintes qui me poursuit dans la maison. Eh bien, c’est surtout en temps de pluie que l’on veut des visages gais. Donc, bonne figure à mauvais temps.
Alain
Du matin jusqu’au soir :
Ils se lançaient des regards
Qui disaient « tête de lard »,
Ou « vieux tricot ringard ».
Et du soir jusqu’au matin,
Il s’observaient en coin,
En pensant « Mais quel sale groin »,
Ou « Va te faire défrisoter le crin ».
La mamie qui aimait le rouge
Il était une fois
Tout au fond d’un bois
Une bien jolie
Petite mamie.
Elle avait les joues rouges
Un immense rosier rouge
Une ravissante robe rouge,
Et même de longs rideaux rouges.
Vous l’avez deviné :
C’était sa couleur préférée.
Cette petite mamie
Passait ses journées
A tricoter, tricoter
Surtout pour sa petite fille.
Tricoti, tricotin
Au premier matin
Elle lui offre deux belles chaussettes
Pour qu’elle aille jouer dans l’herbe
Mais voilà qu’attaque
Une bande de limaces
Croyant voir
Des fraises des bois !
Tricoti, tricotin
...