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vendredi 5 avril 2013

Ode à mon iPhone


Deux semaines qu’il s’en est allé et je mesure peu à peu ma perte… Le printemps, le supermarché, tout est prétexte à me rappeler qu'il a existé. Pour me consoler, j’ai voulu poser quelques vers sur le papier. Oui, c’est neuneu, je sais. Mais j’ai le droit, je suis en deuil. D’abord. Et puis crotte. Et puis je n'ai même pas une petite photo, vu que c'etait lui mon appareil photo. Re-crotte, et un snif.


Hipstamatic

Hier encore,
Mes cieux étaient d’or,
Rose, orange, violet.

Je guettais.

L’automne étoilait
Les pelouses carrées,
Et les briques des façades
S’enflammaient à mon passage.

Tout était
Eclatant et coloré.

Aujourd’hui, il jaillit,
Le printemps et ses jonquilles,
Inutile beauté
Que je ne pourrai fixer.

Nature remballe tes couleurs
Elles n’auront jamais la saveur
De l’appli de mon cœur. 


iTunes

Deux fils dans mes oreilles
Et mon vélo prenait des ailes.

Véloce et légère
Je volais sur les airs
De Bach, Yann, Nina,
Ou sur un bout de Traviata,

Emportée sur les portées 
De notre humanité. 

Maintenant,
Que j’avance dans le silence,
J’entendrais mieux, c’est sûr
Une éventuelle voiture,

Et il se peut que je prolonge
Un voyage déjà trop long.

Triste consolation.


Angry Birds

Petit être attaché au piquet de l’instant,
L’enfant ne sait attendre.

Son ennui insupportable
Se dilate dans l’espace,
Contamine chaque âme
Et les entraîne 
Dans son enfer.

Mais il y a cette bouée.

Moment métaphysique
Des principes qui chavirent,
De son œil qui brille
Du voisin qui respire,
Lorsque vous lâchez :

« Vas-y, tu peux jouer ! »

Vous êtes sauvés.


2 commentaires:

Charlie a dit…

J'adore !!! Poétique, frais, grinçant et décapant !!!

Emilie a dit…

Une petite pensée pour ton cher disparu :
je compatis et me souviens
de ta détresse toute fraîche
un samedi à Louvigny ;-D