Mélanie Lafrenière, c'est la Chartiste qui a eu cette brillante idée du Tour on the Books dans lequel des auteurs interviewent des auteurs qui interviewent des auteurs, etc. Il y en a déjà pas mal, je ferai un petit bilan dans la semaine. Mais pour aujourd'hui, c'est du 100% Mélanie, parce que c'est moi qui ai eu l'honneur de l'interviewer. Du coup, j'en ai profité pour lui poser plein de questions sur son dernier défi : l'autoédition ! Parce qu'on en parle beaucoup, sur les forums, dans les médias, mais qu'on est encore bien peu à oser le pas. Alors, Gigi la Sorcière, une pionnière ?
1. Bonjour Mélanie ! Alors, comment es-tu venue à l'écriture et est-ce ton seul métier ?
Houlà, non, j'aimerais bien que ce soit mon seul et unique métier, mais j'en suis loin ! Même si j'y travaille comme une vraie tête de mule que je suis ! J'ai commencé à écrire des histoires assez tard, vers 23 ou 24 ans, quand je travaillais en librairie jeunesse. J'ai toujours eu besoin de faire des trucs un peu artistiques, sinon je deviens folle ! Et pour ce qui est des métiers, j'en ai fait un sacré paquet depuis que je susi sortie de fac en 2001. J'avais compté une fois, puis je me suis arrêtée à 46 jobs différents, après, j'en avais assez de compter ! J'ai fait des trucs très différents : serveuse, prof d'allemand ou d'anglais, traductrice, community manager pour des jeux sur Internet, figurante, ramassage de pommes, vendanges, vendeuse en bijouterie, en magasin de jouets ou en produits culturels. Mais ce que j'ai préféré jusqu'ici, c'est libraire au rayon jeunesse... évidemment !
2. Tu as publié ton premier roman chez Plon. Comment s'est passée cette rencontre ?
J'avais envoyé mon manuscrit Mon Plan de destruction des Pouvoirs de Mon petit Frère à une quinzaine d'éditeurs, mais je n'avais pas eu de réponse positive. Et comme je suis incroyablement têtue, j'ai retravaillé le manuscrit quelques mois après et l'ai à nouveau envoyé aux mêmes éditeurs plus Plon qui venait d'ouvrir un secteur jeunesse. Six mois plus tard, Marie-Ange Richermo, l'éditrice jeunesse de Plon à l'époque, m'appelle et me demande si quelqu'un a déjà acheté mon manuscrit. Et qu'elle allait le lire. Drôle d'appel six mois après... Mon manuscrit s'était à priori perdu je-ne-sais-comment... Quelques mis plus tard, notre collaboration a commencé !
3. Pour la suite des aventures, tu as préféré opter pour l'auto-édition. Comment l'idée a-t-elle germé ?
J'avais deux manuscrits qui avaient d'abord été acceptés, puis refusés... Un peu dégoûtée par des histoires d'éditeurs, j'ai décidé que j'allais tenter l'expérience de l'édition seule. Et avec l'explosion de l'auto-édition sous forme d'ebook sur des plateformes telles que Amazon ou Smashwords aux USA, je me suis dit que le vent était en train de tourner ! Je crois sincèrement que d'ici trois ans au plus tard, les auteurs francophones suivront le chemin de leurs collègues anglophones : à savoir oser l'aventure de la publication sans passer par un éditeur. Ça marche là-bas, alors en Europe, ce n'est qu'une question de temps pour que l'auto-publication sur le web explose !
4. Est-ce difficile de sortir son livre seul ? Es-tu contente de l'expérience ?
Ce n'est pas facile. il faut une sacrée motivation et surtout croire en son histoire. Beaucoup de détermination, de persévérance et aussi des contacts et amis qui peuvent vous aider ! Car en théorie, l'auteur fait tout ! Une fois qu'il a écrit son livre, seulement 50% du travail est fait ! Ensuite, il faut soit créer une couverture attractive soit faire appel à un illustrateur. Puis il faut mettre en page le livre et pour l'édition papier et pour l'édition numérique (les deux formats impliquent des mises en page différentes). Là, j'ai eu beaucoup de chance : une amie graphiste a pris en charge la mise en page de mon dernier roman auto-édité ! Donc un rendu professionnel sans dépenser une fortune, ce que je ne peux pas me permettre pour le moment. Et il faut trouver un imprimeur. Puis il faut faire de la pub', se faire connaitre via les réseaux sociaux et les communautés de lecteurs, bref, et après il faut réussir à vendre. Le parcours du combattant, mais c'est passionnant comme expérience. Il faut juste être très patient et ne négliger aucune étape. Le produit final doit être aussi bien que s'il sortait de chez un véritable éditeur, sinon, ça ne marchera pas.
5. Tu proposes ce livre en version numérique ET papier. Sais-tu quel format remporte le plus de succès ? Ou as-tu un pronostic sur la question ?
Je propose mon nouveau roman Mon Plan d'Action Pour Jeunes Sorcières Très Amoureuses en version numérique depuis décembre 2011 sur des plateformes comme Amazon, Smashwords ou XINXII en effet. la version papier est actuellement en préparation, car chez l'imprimeur. Il sera disponible d'ici la mi-février ! Mais il est trop tôt pour dire si la version papier marchera mieux que la version ebook ou le contraire. Je pense que cela ne touche pas forcément le même type de public. Le format ebook peut, à terme, toucher beaucoup plus de monde puisque les possibilités sont infinies et que l'explosion des ebooks francophones n'est pas encore à son point culminant. La version papier sera proposée sur mon site, mon blog et sur des plateformes d'ebook qui permettent de présenter également les versions papier des ouvrages comme sur Amazon. J'espère que les deux formats fonctionneront bien !
6. Allez un petit scoop ;-) As-tu l'intention de nous écrire un troisième Gigi ?
Il faut savoir que mes deux premiers romans se déroulent dans le même univers, avec la même petite sorcière têtue et créative appelée Gigi, mais on peut lire les deux histoires indépendamment l'une de l'autre. Ce ne sont pas des suites. Par contre, mon dernier Gigi auto-édité a été écrit avec l'idée d'une vraie suite. Mais je garde l'idée de cette suite secrète, sinon, ce n'est plus drôle. Et je travaille actuellement aussi sur un roman pour adulte du type chick-lit humoristique. A suivre aussi...
Merci Mélanie, et bien sûr, on va suivre ;-)
3 commentaires:
Je trouve courageux de tenter le challenge de l'auto-édition. Il faut tout gérer de A à Z et ne pas jamais baisser les bras malgré les obstacles. Moi, je dis Bravo Mélanie !!! et aussi merci Alice pour cette interview très intéressante :-)
L'anonyme c'est moi Régine ;-)
En effet Régine-l'ex-anonyme, je suis super admirative aussi ! ça me parait encore une montagne à gravir, mais je pense que Mélanie a raison, l'avenir est de l'autre côté...
Des bises !
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