Bravo en tout cas Clémentine, c'est très poétique...
Et puis bientôt, deux classes de CP de l'école St Jean à L'Aigle devraient également illustrer l'une de nos histoire... J'ai super hâte de la voir... et de vous la montrer !
La rédaction
Au tableau,
Quelques mots
Une phrase
Un devoir :
« Racontez… »
Racontez quoi ?
L’enfant ne sait pas
Devant le grand tableau si noir
La petite feuille blanche
Tremble
L’enfant voudrait la rassurer
Il aimerait la caresser
Mais la feuille
S’envole
Par la fenêtre
Ouverte.
A tire d’aile
Elle file au ciel
Danse un instant
L’élégante valse des mésanges
Sculpte des nuages
Aux formes douces et bizarres
Ecoute les rêves
Que promène un courant d’air
Puis redescend
Se poser à nouveau
Sur le bureau
De l’enfant
Le maître
Ferme
La fenêtre
Et trace un zéro
Avec ces quelques mots :
« Copie blanche… »
Copie ? Copier quoi ?
L’enfant ne sait pas.
Mais dans la grande feuille si blanche
Le petit rond rouge
Bouge…
Il devient un ballon
Et s’envole au plafond.
Où va-t-il aller ?
Personne ne le sait
Personne ne le saura jamais :
La feuille blanche garde son secret.
Dans cet art d’être heureux, auquel je pense, je mettrais aussi d’utiles conseils sur le bon usage du mauvais temps. Au moment où j’écris, la pluie tombe; les tuiles sonnent; mille petites rigoles bavardent ; l’air est lavé et comme filtré ; les nuées ressemblent à des haillons magnifiques. Il faut apprendre à saisir ces beautés-là. Mais, dit l’un, la pluie gâte les moissons. Et l’autre : la boue salit tout. Et un troisième : il est si bon de s’asseoir dans l’herbe. C’est entendu; on le sait; vos plaintes n’y retranchent rien, et je reçois une pluie de plaintes qui me poursuit dans la maison. Eh bien, c’est surtout en temps de pluie que l’on veut des visages gais. Donc, bonne figure à mauvais temps.