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vendredi 19 juillet 2019

Saison





Un poème de Rodari que j'avais traduit il y a longtemps, longtemps, et qui m'est revenu ce matin, au milieu des chiens et des champs :


Problème de saison

« Monsieur le Maître, 
Qu’est-ce qui vous prend ?
Ce problème est un casse-tête,
Il n’y a rien à y comprendre :

trouvez le périmètre de la bonne humeur
la superficie de la liberté,
le volume du bonheur…

Et cet autre aussi
Est beaucoup trop difficile :

Combien pèse une course dans les prés ?
Nous serons tous recalés ! »

Mais le maître voulut nous consoler :

« Ce sont de simples problèmes de saison
Pendant les grandes vacances
Vous trouverez la solution ».


L'original est là. 

jeudi 1 mai 2014

Joyeux travail à tous :-)

Traduction à la louche et roulée sous les aisselles, 
avec de vrais bouts de liberté dedans,
dans la plus pure tradition du 
Tradutore-Tradittore Cie

Bon 1er mai à toutes et tous !

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Moi je sais la couleur des métiers :
Blancs sont les boulangers
Qui se lèvent avant les oiseaux
De le farine pour tout chapeau ;
Noirs sont les ramoneurs
Et les peintres ont sept couleurs ;
Les ouvriers à l’usine
Ont une jolie combi marine,
Et les mains pleines de tâches ;
Les fainéants font les cent pas,
Sans se salir le bout du doigt,
Mais leur métier n’est pas moins sale.

Gianni Rodari

mardi 21 décembre 2010

L'hiver à la fenêtre...

Nous voici arrivés en Italie pour les fêtes, et évidemment, mes envies de Rodari me reprennent. Sauf que ce n'est franchement pas sérieux parce que j'ai 10 000 trucs à faire... Toutes mes excuses d'ailleurs à ceux à qui j'avais promis tout le recueil : j'ai eu les yeux beaucoup plus gros que l'horloge :-/ L'année prochaine, j'espère ! Alors rapide, juste une petite rodarise, parce que tout de même aujourd'hui c'est l'hiver, le vrai, l'officiel, celui du calendrier. Si si vraiment : jusqu'à maintenant c'était juste de l'entraînement...

Le chat Hiver

Aux vitres de l’école
Ce matin l’hiver frotte
Les nuages de son dos
Comme un vieux chat tout gris :
Il joue à la magie avec le brouillard,
Fait disparaître et réapparaître les toits ;
Il repeint la terre avec ses pattes neigeuses
Et a un fil de glace à la place de la queue…
Oui, j’étais un peu distrait, c’est vrai Madame :
Mais évidemment, avec ce chat,
Avec l’hiver à la fenêtre qui me vole mes pensées
Et les emmène glisser par les riants sentiers.
En vain j’essaye de les rappeler :
Elles se seront accrochées
A quelque branche dénudée
Ou par un tour, tout doux, à leur manière
Elles s’imaginent être des merles.

Les Sapins en hiver sont du photographe allemand Albert Renger-Patzsch et datent de 1956. Bons biscuits et bon vin chaud à tous, profitez du moment et tant pis pour les courses ;-)

mercredi 25 août 2010

Rodarisons encore...


Merci à tous pour vos gentils commentaires !! Si vraiment j'ai eu l'occasion de faire découvrir Rodari à quelques-uns d'entre vous, ben j'en suis super contente et super fière aussi :-) Je continue donc... Au menu d'aujourd'hui, une petite histoire d'accent, mais pas que :


L’accent sur le E

« Ô Facteur sur ta bicyclette
Où cours-tu avec tant de zèle ? »

« Je cours porter une lettre urgente
Qui vient d’arriver justement à l’instant ».

« Ô Facteur, cours vite,
Dans ta lettre qu’est-il écrit ? »

« Il est écrit – Maman ne t’inquiète pas
Si je ne rentre pas ce soir,

En prison on m’a jeté
Parce que sur un mur j’écrivais.

« Avec mon bout de craie
Ce que j’écrivais était du bon français,

Je marquais sur les murs de la cité
‘Nous voulons la paix et la liberté’.

« Mais un point me tourmente :
Sur le « e » je n’ai pas mis l’accent.

« C’est pour ça que je te prie,
D’aller vite corriger l’oubli,

Et ma petite maman, la prochaine fois
Je réviserai mieux l’orthographe ».

mardi 24 août 2010

Encore un petit peu d'Italie...

... avec une nouvelle poésie de Rodari. Beau Mardi :-)


Soupir

« … Je voudrais, je dirais, je ferais… »
Quelles belles manières
A le conditionnel.
Jamais de mot inopportun,
Il n’élève pas la voix pour rien,
Et bien assis dans le divan
Il soupire doucement :

« Je partirais bien en Arizona,
Qu’est-ce que vous en dites ?
Ou je pourrais aussi
M’arrêter à Almada…

« Je voudrais, je voudrais
Je volerais sur la Lune
Pour y chercher la fortune.
Et vous m'y retrouveriez ?
Ce serait amusant
De se balancer sur son croissant
En y prenant un petit goûter.

« Je voudrais, je voudrais
Vous savez ce que je ferais ?
J’écouterais un disque.
Non, mieux, je jouerais de la musique
Sur un piano à queue.
Vous dites que c’est un truc de vieux ?
Tant pis,
Je peux faire sans aussi.
De toute façon je ne sais pas jouer.

« Je jouerais si je savais
Je volerais si je pouvais
Je mangerais des friandises
Si seulement j’en avais.
Il y a toujours un si :
Allez savoir pourquoi
Cette stupide conjonctive
En a toujours après moi.


jeudi 19 août 2010

Et en secundo, du Rodari !

Hop, une autre petite histoire entre ciel et terre, et entre deux coups de soleil. Toute la première série du recueil traite de ponctuation, conjugaison et autres problèmes d'accents. Autant d'occasions de se jouer de sa langue qui donnent au final un petit Bled poétique bien sympathique... L'illustration est re de Munari. Bises à tous et à très vite :-)

La famille point-virgule

Il était une fois un point
et aussi une virgule :
ils étaient tellement bien tous les deux,
qu’ils se marièrent et vécurent très heureux.
De nuit comme de jour
ils se promenaient partout
bras dessus, bras dessous.
« Quel couple modèle –
entendait-on dans les rues –
cette famille Point-virgule
est vraiment extraordinaire ».
A leur passage
en signe d’hommage
même les majuscules
devenaient minuscules :
et si l’une d’elles
ne s'incline pas en vitesse
le crayon du maître
vient lui couper la tête.

mardi 17 août 2010

C'est mardi, c'est Rodari !

Je profite du ciel d'Italie pour relire le grand Rodari qui fait un peu office de Prévert ici... ça faisait un petit bout de temps que j'avais envie de le traduire, mais je ne savais pas par où le prendre : priorité à la fidélité ? à la légèreté ? Finalement j'ai décidé de me faire plaisir, le résultat est sans doute très discutable, mais au moins résultat il y a. Voici donc la première. J'essayerai d'en mettre régulièrement... Si ça vous dit, évidemment ;-) Des bises à tous et bon Rodari !

Le dictateur

Un tout petit point
fier et furibond
hurlait : « Après moi
ce sera la fin du monde ! »

Les mots protestèrent
« Qu'est-ce qui lui passe par la tête ?
Il se croit un point final,
alors qu’il n’est qu’un point normal ».

Ils le plantèrent là,
tout seul à mi-page,
et le monde continua
une ligne plus bas.

Les illustrations, simplement magnifiques et magnifiquement simples, sont de Buno Munari.